Publié par des chercheurs de l’université de Yale aux Etats-Unis, l’article passe en revue l’influence de la nature des différents constituants des e-liquides sur la délivrance de la nicotine. Parmi ces constituants, l’alcool (éthanol) fait notamment l’objet de leur attention.
En termes d’étiquetage, les auteurs ont noté que l’éthanol n’était pas cité dans la liste des constituants alors même que sa teneur peut atteindre plus de 7,7 fois la quantité autorisée dans les produits pharmaceutiques laquelle est de 0,5%. L’alcool étant très volatil et compte tenu de sa forte biodisponibilité par ingestion, il ne peut être que très significativement absorbé par inhalation comme le démontrent les études réalisées chez l’homme. On détecte en effet, dans les urines des vapoteurs le métabolite connu de l’éthanol (éthanol glucoronide).
Pour autant, si les quantités inhalées via une e-cigarette ne déclenchent pas les effets subjectifs et connus liés à l’absorption importante d’alcool, il impacte dans le cas des e-liquides concentrés en éthanol les fonctions psychomotrices. Par ailleurs, il est depuis longtemps connu que la consommation d’alcool renforce l’envie de fumer. Aussi, des études précliniques ont mis en évidence l’interaction entre la nicotine et l’alcool, avec notamment un effet additionnel sur une plus grande libération de dopamine. La dopamine est un des neurotransmetteurs qui intervient dans le circuit de récompense fort impliqué dans le phénomène d’addiction et notamment du tabagisme. Via un mécanisme biologique complexe, l’alcool impacte donc significativement le métabolisme de la nicotine.
E-cigarettes : Impact of E-liquids Components and Device Characteristics on Nicotine Exposure. E. De Vito & coll. Curent Neuropharmacology, 2018, vol. 16, N°4.
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